Parkinson : certains cauchemars pourraient être prédictifs

Vous êtes poursuivi. On vous attaque. Vous vous défendez en vous débattant. Coups de pied et coups de poing fussent. Vous criez… Et pourtant vous dormez toujours, ce n’est qu’un simple cauchemar. Ce dernier n’est toutefois pas anodin, c’est un des symptômes spécifiques des personnes souffrant de troubles du sommeil paradoxal, qui pourrait, selon une étude espagnole publiée dans le Lancet Neurology, être un facteur prédictif de la maladie de Parkinson et d’autres maladies neurodégénératives.


Pathologie affectant le système nerveux central, la maladie de Parkinson est responsable de troubles essentiellement moteurs d'évolution progressive. Un des symptômes caractéristiques est un tremblement incontrôlé des membres. Si ses causes restent encore mal connues, les spécialistes s’accordent sur le fait que ce type de maladies neurodégénératives se développe suite à une baisse importante de dopamine dans le cerveau.


Depuis plusieurs années, les scientifiques se sont intéressés au lien qui pourrait exister entre les rêves et le développement de certaines maladies. Alex Iranzo et ses collègues du service neurologique de l’Hospital clinic de Barcelone ont fait une étude comparée de l’évolution, sur 3 ans, du cerveau de 20 patients souffrants de troubles du sommeil et de 20 personnes témoins, à partir d’images médicales, obtenues par tomographie (SPECT : Single Proton Emission Computed Tomography).


Ils ont ainsi constaté qu’au fil du temps les niveaux de dopamine dans le cerveau baissent chez les patients souffrant de troubles du sommeil. En se basant sur les conclusions de deux études antérieures, qui avaient montré que 45 % des personnes ayant très souvent des cauchemars développaient des maladies neurodégénératives, telle que Parkinson, et que la technique du SPECT était utile pour diagnostiquer les patients à risques, les chercheurs espagnols soulignent l’importance de contrôler régulièrement la concentration de la dopamine dans le cerveau, afin de prévenir les risques de maladies touchant au système nerveux central. Ces travaux ouvrent la voie à de nouvelles cibles de recherches, et notamment au développement de médicaments empêchant le taux de dopamine de diminuer ans le cerveau.