comptoire de l'officine

L’automne approche et la saison des champignons avec. Bientôt les
clients arriveront avec leur cueillette. Petit mémo pour les guider…

DESCRIPTION ET DÉFINITION D'UN CHAMPIGNON
Le champignon se présente sous différentes formes. La forme visible est
le sporophore, dont l'appareil végétatif, souterrain, est appelé
l'hyménium. Le mycélium, forme annuelle du champignon, est ancré à un
endroit précis ce qui explique la constance géographique des récoltes.

LES SYNDROMES ET TROUBLES PRINCIPAUX LIÉS AUX CHAMPIGNONS
L’ingestion de champignon toxique s’accompagne généralement de
troubles chez le patient. Les symptômes communs à toutes ces
intoxications sont d’ordre digestif (maux de ventre, diarrhées,
vomissements). Chaque intoxication aura une cible particulière dans
l’organisme. Voici les principaux syndromes :
- Syndrome phalloïdien : le principal responsable reste
l’amanite phalloïde. Les premiers symptômes apparaissent 6 à 24 heures
après ingestion du champignon. Ce syndrome se caractérise par une
insuffisance rénale.
- Syndrome oréllanien : dû à certains cortinaires
(cortinaires des montagnes…). Ces champignons vont provoquer une
insuffisance rénale chronique chez le consommateur. Les symptômes
apparaissent ponctuellement entre 36 heures et 17 jours après
l’ingestion, ce qui rend le diagnostic difficile.
- Syndrome gyromitrien : 6 à 24 heures après ingestion
de Gyromita esculenta, le consommateur peut être atteint de céphalée et
de fièvre. C’est seulement au bout de 2 à 3 jours que l’on peut observer
une atteinte hépatique, voire neurologique dans les cas d’intoxication
sévère.
- Syndrome muscarinien : généralement dû aux
clitocybes, ce syndrome se traduit par des sueurs, une bradycardie, une
hypotension… Ces symptômes surviennent 30 minutes à 3 heures après
l’ingestion du champignon.
- Syndrome panthérinien : dû principalement à l’amanite
tue-mouche (Amanita muscarina). 30 minutes à 3 heures après ingestion,
le patient peut être confus, agité. Il peut délirer et avoir des
hallucinations, ainsi que développer une tachycardie ou une mydriase.
- Syndrome coprinien : généralement dû au coprin noir
d’encre (Coprinium atramentarius). Il survient 30 minutes à 1 heure
après ingestion et engendre, en lien avec la consommation d’alcool, une
vasodilatation périphérique prédominante au niveau de la face, des
bouffées de chaleur, des céphalées, des sueurs, une tachycardie.
- Syndrome gastro-intestinal : de nombreux champignons
peuvent être responsables de ce syndrome. Les symptômes sont le plus
souvent des vomissements, des diarrhées et des nausées. Ils surviennent
entre 30 minutes et 2 heures après ingestion du champignon.

PRINCIPES DE DÉTERMINATION
La détermination actuelle repose sur une classification en fonction des
caractères du sporophore. En effet, la méthode consiste à éliminer le
maximum de classes, de familles et d'espèces grâce à des caractères
simples pour ensuite affiner la détermination avec des critères subtils.

Les principaux critères de détermination sont :
• le chapeau : plusieurs éléments le caractérisent : la forme, la couleur, le revêtement, la viscosité, son aspect et la marge,
• l'hyménophore : "en dessous du chapeau" : partie qui porte les spores, se présente sous différentes formes :
- des tubes : comme une éponge : ce sera le cas des bolets et de certains polypores,
- des aiguillons : ce seront des hydnes : pied-de-moutons par exemple,
- des lames : c'est le grand groupe des champignons à lames,
- des plis : comme les girolles,
• le pied : possède des formes diverses,
- la présence ou non d'anneau sur le pied,
- la présence ou non de volve à la base du pied,
• la chair : fibreuse ou cassante (chair cassante avec
du lait qui s'écoule à la cassure : ce sont des lactaires, chair
cassante sans lait qui s'écoule : ce sont des russules),
• l'environnement du champignon : présence ou non d'un hôte (arbre à
essence, type d'arbre...), la nature du sol, la manière dont se propage
le champignon (ronds de sorcières...).
La détermination se fera ainsi par cheminement en fonction des clés dans un guide de classification mycologique.

PRÉVENTION ET CONSEILS À L’OFFICINE
Voici quelques conseils pour une bonne cueillette et a fortiori une reconnaissance facilitée :
– pas de plastique : le sac plastique jouera le rôle d’étuve (développement de bactéries),
– pas de stockage dépassant 2 jours (pour un champignon frais en bon état, dans le bac à légumes du réfrigérateur) !
– attention au lieu de la cueillette : les champignons sont des
accumulateurs de métaux lourds comme le plomb, le mercure, le cuivre,
etc. Pour les mêmes raisons, attention donc aux bordures de routes, sur
les friches, près des usines !
– les champignons doivent être mangés en petite quantité : les
mycologues préconisent l’utilisation des champignons comme condiments
pas comme aliments !
– il est recommandé d’espacer les repas à base de champignons,
– préférer manger les champignons cuits que crus,
– le pharmacien ne s’engage que sur les champignons qu’il voit !
En cas d'indigestion entrainant des maux de ventre :
- conseillez au patient de prendre du charbon activé, des plâtres gastriques et des antiacides,
- vérifiez la période de latence entre l’ingestion du champignon et les
premiers symptômes. Dans le cas ou cette période est supérieur à 6
heures, diriger votre patient au plus vite vers un hôpital. Si cette
période se situe entre 20 minutes et 6 heures, un traitement
symptomatique ainsi qu’une surveillance du patient et de l’évolution des
troubles suffisent,
- appelez au moindre doute le Centre anti-poison
- en cas de persistance des maux, dirigez votre patient vers l’hôpital le plus proche.

SOURCE
Docteur Christophe ENDERLÉ

es beaux jours sont là ! Attention, il faut tout de même être prudent.
Les effets néfastes du soleil dépassent de loin les bénéfices qu’il
procure, il est donc important de bien se protéger.

LA PEAU
La peau est structurée en 3 parties :
- l’épiderme : zone superficielle et mince,
- le derme : partie plus épaisse,
- l’hypoderme : couche profonde, qui n’est classiquement pas assimilée à une couche de peau.
Au niveau de la couche basale de l’épiderme, les mélanocytes produisent
un pigment foncé, la mélanine, qui est ensuite intégrée dans les
kératinocytes. Sous l’action des rayonnements UV, la mélanine, à
l’origine du brunissement de la peau, est synthétisée en plus grande
quantité. Cette substance a la capacité d’absorber 80% des rayons UVB et
donc de protéger la peau ; en revanche, elle ne filtre presque pas les
UVA.
Il existe 6 phototypes de peau qui réagissent de façons différentes
vis-à-vis du soleil. Il est important de connaitre son phototype afin
d’optimiser au mieux sa protection solaire. (http://www.e-cancer.fr/les-cancers/melanomes-de-la-peau/les-facteurs-de-risques/le-type-de-peau)

LE SOLEIL SUR LA PEAU
Le soleil émet un certain nombre de rayonnement. Au niveau de la peau, ces rayonnements pénètrent plus ou moins :
- 70% des UVB sont absorbés par la couche cornée, 20% par le corps muqueux de l’épiderme et 10% par le derme superficiel,
- 20-30% des UVA atteignent le derme profond,
Soumise de manière importante aux radiations UV, la peau va, à court et à moyen termes, subir des modifications importantes :
- le bronzage : il s’installe dans les jours suivants l’exposition au soleil, et est dû conjointement aux UVA et UVB,
- le coup de soleil : il résulte principalement de l’action des UVB,
- le vieillissement cutané photo-induit : il est la conséquence d’une
exposition aux UVA et UVB de manière excessive et répétée.

LES SOLUTIONS SOLAIRES
Afin de protéger la peau des rayonnements solaires, il existe plusieurs formes galéniques (crèmes, laits…). Ces produits sont :
- Les filtres : Molécules hydrosolubles ou liposolubles
ayant la capacité à capter certaines longueurs d’ondes, conférant ainsi
une protection partielle à la peau.
- Les écrans : Pigments minéraux réfléchissant les
rayonnements solaires (oxyde de zinc, mica, kaolin…). Leur concentration
dans le produit doit être importante afin de protéger la peau. Ils
confèrent au produit un aspect opaque si leur taille n’est pas assez
réduite. Ils sont utilisés pour les régions où la peau est la plus
sensible (lèvres, épaules, nez).
Afin d’évaluer la protection donnée par les filtres, les écrans et leurs
associations, un indice a été mis en place, il s’agit du facteur de
protection solaire (FPS) ou indice de protection. Un indice 20
correspond à une protection au soleil 20 fois plus élevé après dépôt de
2mg/cm² de produit sur la peau (Cette quantité est deux à trois fois
supérieure au dépôt d’usager typique).
D’autres solutions solaires existent :
- Les compléments alimentaires : Ils peuvent préparer
la peau avant l’arrivée des premiers rayons. Ils contiennent des
substances qui stimulent et prolongent le bronzage (dérivés de
caroténoïdes, béta-carotène, antioxydants, huiles de bourrache,
d’onagre…) ; néanmoins, ces compléments alimentaires ne dispensent pas
de l’application d’un produit solaire lors de l’exposition.
- Autres produits : Des anti-radicaux libres (vitamine
E, C, polyphénol…) peuvent être associés aux écrans et filtres solaires.
D’autres molécules agissant sur la taille, le nombre ou encore
l’activité des mélanocytes existent mais leur utilisation est
controversée.
- Les solutions après soleil : Elles permettent
d’apaiser les sensations de brûlure (menthol, camphre, anesthésiques
locaux…), les rougeurs et de ralentir la desquamation (hydratant,
lanoline, allantoïne…)

CONSEILS À L’OFFICINE
À l’approche des beaux jours, rappelez à vos patients :
- de renouveler chaque été les produits solaires : au-delà d’une saison, ils s’altèrent et perdent de leur efficacité,
- de s’exposer progressivement au soleil, en utilisant un produit (crème, gel…) de FPS élevé pour commencer,
- d’adapter ensuite le FPS du produit solaire au phototype de sa peau
(6-14 : faible protection pour phototype IV et plus, 15-29 : protection
moyenne pour phototype III, 30-59 : haute protection II, > 60 : très
haute protection I),
- de renouveler l’application du produit solaire toutes les 2 heures et après chaque bain,
- de s’abriter du soleil entre 11 et 16 heures, surtout les enfants.
Les enfants étant particulièrement sensibles au soleil, incitez leurs
parents à bien les protéger. Enfin, conseillez à vos patients un produit
à FPS deux fois plus élevé que celui recommandé pour leur phototype ou
d’en déposer plus sur leur peau (2mg/cm²).
Par ailleurs, n’hésitez pas à questionner votre client (Où part-il en
vacances ? Quel âge ont ses enfants ? A-t-il le même type de peau que
son conjoint ?...) afin de lui délivrer le ou les produits adaptés à
l’usage de toute la famille.